Alors ,…chante!

Alors chante fête sont 21ème anniversaire et offre, comme à l’accoutumé, des chansons françaises à profusion : Bénabar, Le forestier, Alain Souchon, Khaban’, Georges Moustaki, Pauline Croze, Louise attaque, Olivia Ruiz, Syrano, Dionysos, Wampas….Nous avons une pensée toute particulière pour Debout sur le zinc qui n’a pu être au rendez-vous. Bon rétablissement William ! Mardi 23 Mai – trois artistes, Vincent Vallières, Hyperclean, Louise Attaque : trois univers (OscarTramor) Mardi, ouverture du festival Alors… Chante ! deux, trois petits toasts et une bière à l’accueil du festival en attendant la confection du pass et me voici au sein de la très belle salle de l’Eurythmie. Vincent Vallières a déjà commencé sa prestation. Je devine vite l’origine québécoise du groupe du fait de l’accent du dit chanteur qui s’évertue à proposer un rock vitaminé. Enfin c’est ce qu’il se dit dans leur biographie. Je dirais plutôt une fidèle copie de tout ce qui se fait depuis quelques années, je parierais que le sieur n’a pas loupé un seul passage de Noir Désir dans la belle et lointaine province. Les attitudes, les mouvements, les intonations, tout laisse croire à un manque d’originalité criant. C’est épuisant tous ces groupes qui ne se distinguent que par leur capacité à copier, mais mal leurs idoles. Il y a tellement de formations attrayantes et imaginatives qu’on se demande ce que ce Vincent fabrique dans ce festival. Il a plus sa place en première partie des pompeux Luke ou Deportivo. Déjà que ces deux là sont la honte du rock français alors, imaginez le mauvais du mauvais…Enfin bref, le bon air est dans le hall ! hyperclean Suivent les Toulousains d’Hyperclean, ceux pour qui j’avais fait le déplacement. L’ami Ludovic Dulac est au clavier et son frère Fredo au chant, les Julien au duo basse/batterie, Benjamin à la guitare. Le festival leur a offert une prestigieuse première partie, j’avais hâte de voir comment ils allaient s’en sortir. Pour ma troisième fois en leur compagnie, c’est devant une salle non acquise qu’ils démarrent leur prestation avec un « Pistolet » destiné à installer l’ambiance décalée mise en scène par Frédéric Jean. Celui-ci est adepte de l’humour sarcastique et marginal, on le croirait sous l’emprise de puissantes substances, mais que nenni, c’est un rôle joué pour capter l’audimat. Et je trouve que cela lui réussit mieux que d’habitude, je me rappelle de mémorables crises de rire un soir d’été à Toulouse. Peut être est-ce dû aux spectateurs peu enclins à la rigolade mais plutôt à l’humour classique et grand public ? Soit. C’est tout de même un bon moment et on se délectera des chansons du premier opus « Prison », « Je danserai avec toi », « Les cigarettes » traînant un peu trop en longueur à mon goût, « Ma chérie »…On dénotera l’absence de « Hyperclean » à cause d’une mauvaise gestion du timing. Le mélange chanson rock décalé fonctionne à merveille et on est peu surpris de constater le succès sur les ondes et les médias fabuler sur les qualités du groupe, affranchi de toutes conventions et clichés. Je n’en pense pas moins ! A revoir en tête d’affiche. Gageons que cela ne saurait tarder dans de bonnes conditions vu leur notoriété grandissante. Louise Attaque Revoici ceux qui avaient déjà illuminé l’affiche de l’édition 1998, Louise Attaque. Présent à l’époque, le show était resté dans les mémoires. Depuis, un passage aux Eurockéennes l’année passée et au festival Garorock mi avril, j’attendais avec impatience un set de longueur normale hors festival. Chose faite, et c’est la déception qui domine plutôt qu’un vigoureux enthousiasme. En effet, il est de mon avis que le concert traîne en longueur, perd en énergie et dynamisme, se fourvoit dans les ratés du dernier album « A plus tard crocodile ». En dehors des classiques « Amour », « Ton invitation », « Toute cette histoire », « Les nuits parisiennes »…et des bons titres du dernier « Si c’était hier », « Oui, non », « Salomé », « Est ce que tu m’aimes encore ? », c’est avec peine que la prestation s’achève. Deux heures de Louise Attaque, je crois que je n’aime pas assez pour tenir la durée. Enfin, cela pourrait être le cas s’ils ne faisaient pas abstraction complète du second album mis à part « Comme on a dit » ou s’ils abrogeaient la formation classique violon/guitare/basse/batterie pour mettre en avant, par exemple, diverses sonorités électro, comme sur l’album…S’éloigner du disque en somme. Par contre, on ne peut nier le charisme dégagé sur scène par Gaétan et ses compères, ainsi que le merveilleux ballet de lumières enchantant la mise en scène. Je retiendrai tout de même, hormis le fait de préférer le set court festival, la version sublime de « La valse » oscillant entre langoureux post rock et rêve électronique. En espérant que cela sera la voix future d’une éventuelle remise en question. See you later alligator. Mercredi 24 (après-midi) : C++, Renan Luce, Leopold s’affole (Haazheel) Seconde journée pour le festival « Alors chante » avec un concert en début d’après-midi dans le chapiteau des « Magic Découvertes » qui a vu passer des gens comme Bénabar, Anaïs, Debout sur le Zinc, … c++ Arrivé 15 minutes en retard, je rate le début de C++ (le groupe pour lequel je me suis déplacé) mais je peux entendre la chanson « Comme dans les films ». De plus le groupe nous offre au moins 3 nouveaux titres. Les textes sont légers, les guitares soutenues par des effets électros qui se marient à merveille. Le public apprécie sans que cela soit l’euphorie, mais pour la plupart des spectateurs, c’est une première écoute. La voix de la chanteuse est excellente sauf une petite quinte de toux pas facile à gérer. Bon petit groupe à découvrir dans des salles intimistes. Bonne route C++ ! Renan LuceLe second groupe se met en place et le chanteur se nomme Renan Luce. Deux chansons plus tard c’est un peu la claque. La voix est originale, envoûtante. Les textes sont poétiques malgré des sujets aussi légers que les voisines d’en face, par exemple. Renan raconte des histoires et il est difficile de ne pas se laisser bercer par sa voix rocailleuse. Du grand, du grand ! Et le public ne s’y trompe pas : c’est l’ovation à chaque fin de chanson. « Repenti » nous raconte la fin de vie d’un repenti qui a trahi la mafia…On s’y croirait ! C’est touchant, émouvant…pff mais dites-moi qu’il a sorti un album pitié…Et bien son album sort en septembre. Et « en attendant l’album » est un 4 titres guitares/voix magnifique. Ce garçon a un univers à lui, une sphère « Luce » dans laquelle on se sent bien. Sur scène, le groupe est composé d’un guitariste de plus, d’un contre-bassiste et d’un batteur ; apparemment c’était la première scène de ces 4 personnes et je ne suis pas peu fier d’y avoir assisté. Si Renan Luce ne gagne pas à Montauban cette année vous pouvez être sûrs que vous en entendrez parler à la rentrée. Préparez-vous ! (edit : il a gagné ! yes !) Fin du set et c’est l’ovation. A très bientôt monsieur Luce. Je vous surveille de loin. Dernier groupe à se produire : Leopold s’affole Pas évident de succéder à Renan Luce, et le public ne sera pas aussi charmé par la chanteuse de ce groupe. Un peu stressé par les effets de voix, j’ai quand même aimé 3 ou 4 chansons sur l’ensemble, mais le tout manque de cohésion, de consistance. C’est dommage car le mélange voix d’opéra/tango a tout pour plaire. Peut-être une écoute plus attentive sur Cd pour mieux apprécier ? Enfin c’était bien quand même hein. Fin et donc très content de ce concert de l’après-midi ! Mercredi 24 – Affiche de bêtes de scène : Dionysos et les Wampas Ca risque de secouer pas mal ! (Haazheel) C’est le groupe de Mathias qui va démarrer la soirée vers 21h30 dans une salle qui affiche presque complet. Dionysos Le décor est en place : des arbres sortis tout droit d’un film de Tim burton ; Babeth qui passe accorder une dernière fois son violon…Tout est prêt. Le groupe entre en scène, Mathias rassemble ses forces et c’est parti pour un concert de fous. Ceux qui ont pu déjà les voir savent de quoi je parle : Dionysos est LE groupe à voir sur scène actuellement. C’est simple, il n’y a pas plus surprenant, énergique, épuisant, qu’un concert complet dans la fosse. Mathias organisera un concours de « Ta gueule le chat » puis un pogo en silence ! C’est bizarre mais efficace. Un petit slam du chanteur puis enfin le grand slam à travers toute la salle. Mathias monte en haut des gradins pour chanter aussi fort que possible et fera le chemin inverse…Impressionnant ! J’avoue ne pas comprendre comment ils tiennent sur scène. Dans la fosse c’est de la folie. Ca saute de partout et il devient même parfois impossible de ne pas se retrouver entraîné sur 3 mètres par un gros mouvement de foule. Et ce n’est pas le groupe qui va calmer le monde. Pour le rappel, un mélange de « Coccinelle » et « Jedi ». On finit d’épuiser ses dernières forces et on fonce au bar pour se réhydrater…Vite de l’eau !!! les Wampas Pendant le changement de plateau, j’observe et je peux presque toucher des punks. Si si il en reste en liberté dites donc ! (humour humour hein j’adore les punks). Il faut dire que Didier Wampas est le « roi » depuis un certain temps et c’est un peu comme un débile que je vais assister à ce concert…Je ne connais que 2 chansons des Wampas moi ! (« Chirac » et « Manu Chao »). Le set commence sur la levée d’un éclairage de 2 mètres de haut avec écrit « WAMPAS » qui monte derrière le groupe. Didier Wampas arrive habillé avec un joli costume moulant imitation léopard ! Du fond, j’assiste à un set de 2 heures non-stop. Et oui pas de discussion/repos entre les chansons…Aucun moment de répit. Les titres s’enchaînent, je peux entendre les 2 seuls morceaux que je connais et là j’assiste à un concert très spécial : Didier n’aura de cesse de sauter avec guitare et micro dans le public pour slammer tout en continuant à jouer ! Puis il reviendra avec un gros pot de fleur (un citronnier ou un truc du genre dedans) et…le fera passer au public…il montera dessus et chantera…tout tombera évidemment mais en remontant sur scène il déracinera la plante et jettera le tout dans le public (la terre et la plante oui !). Un remix personnel de « Où sont les femmes ? » et toutes les filles le souhaitant pourront monter sur scène…Au moins 100 nanas danseront et se jetteront sur Didier puis lanceront de la terre sur tout le monde. Yeaaah, rock’n’roll ! C’est un peu n’importe quoi même si c’est excellent à voir…de loin. Fin du concert et Didier est à la sortie en train de signer des autographes et pour faire des bises à chacun ! Donc les Wampas impressionnants sur scène et Dionysos le meilleur groupe du moment ! Très bonne soirée dites donc. Pauline CrozeJeudi 25 – Le magic découverte nous présente Pauline Croze. (Fab°) Les lieux sont plutôt sympathiques pour les rêveurs et surtout pour une certaine Pauline Croze, sans arrêt dans la lune. Le chapiteau est lumineux et les couleurs vives nous plantent un décor de fête plein d’émerveillement. Le chapiteau rappelle l’univers du cirque et une ambiance chaleureuse se dégage des décors en bois : de petites tables gravitent tout autour de la grande halle. Ces dernières, surélevées, cohabitent dans un demi-cercle des plus confortables : une vue imprenable sur les artistes offerte à tous les amateurs de chansons. Au centre, la grande halle est à la hauteur de l’événement. Les chansons, toutes en douceur et la voix de l’artiste, souvent douce, embellissent ce lieu douillet. Vulnérable et fragile, Pauline réussit cependant à nous sortir de la monotonie à travers quelques ballades électriques et même bien rock sur certains refrains. Quelle surprise à l’écoute de ces morceaux « énervés » accompagnés d’un guitariste accro aux effets en tout genre et aux solos accrocheurs ! France 4 est aux premières loges et ne loupe pas une occasion de mettre en valeur la performance. Les compositions, mélancoliques et parfois autobiographiques, font appel à notre sensibilité : la chanteuse et son public forment un véritable couple sur les refrains. Chacun d’entre nous a fredonné ou carrément chanté ! Mon attention me lâchera parfois mais se laissera facilement surprendre et même convaincre « Break the silence » avec la reprise de Dépêche mode. BénabarVendredi 26 – Bénabar enflamme l’Eurythmie. (Fab°) Le concert est sur le point de débuter et les inconditionnels bouillonnent, à tel point que la chaleur fera tourner la tête à bon nombre de personnes. Chacun sa technique, certains patientent autour d’un verre et d’autres s’assoient en maudissant cette foutue chaleur ou encore se plaisent à incendier, comme s’il ne faisait pas assez chaud, les personnes présentes sur le balcon. « Les riches » ont du mal à se faufiler pour rejoindre leur place de premier choix et ces derniers se font huer dans un grondement général. Le médiateur entre enfin sur scène pour une ultime négociation ce soir à Montauban. Les esprits se calment et les corps, jusqu’ici endormis, prennent la relève devant un artiste en transe. Le contorsionniste fou traverse la scène en quelques enjambements. Je découvre donc la dernière merveille de l’artiste « Le dîner ». Les premières notes invitent naturellement à danser « Maritie et Gilbert Carpentier » et les paroles, pleines d’humour et de sens rappellent pour certains des souvenirs lointains « Le cahier de solfège », pour d’autre l’héritage d’un patrimoine « Les épices du souk du Caire ». Sincérité « Qu’est-ce que tu voulais que je lui dise », énergie « Bruxelles », humour «Adolescente ». En effet, les sentiments sont souvent détournés au profit d’un humour souvent décalé « Tu peux compter sur moi ». Malicieux avec un zeste d’humour noir, il connaît la frontière entre le travail et le plaisir « Bon anniversaire ». Le plaisir de mettre en scène ses personnages «Adolescente ». Ils vivent désormais grâce à l’enthousiasme d’un public qui réagit au quart de tour. Les éclats de rire « La berceuse », très fréquents, encouragent un artiste aux multiples facettes. Il joue véritablement ses personnages et offre une performance nouvelle et différente du passage studio : beaucoup plus impliqué, cela se sent incontestablement dans l’intonation des chansons « Quatre mur et un toit ». Je suis vraiment surpris par une telle ambiance et un tel échange entre un public, de tout âge, et les artistes. Ce sont les deux premiers albums et leurs chansons « A notre santé », « La p’tite monnaie » qui m’ont encouragé à aller voir ce spectacle. Alors chante festival et sa programmation, toujours à la hauteur depuis plus de 20 ans, m’a guidé dans mon choix. Je suis totalement réconcilié avec « Reprise des négociation » et me voilà en possession de l’album depuis quelques jours seulement. On le savait déconneur « Le vélo » mais pas aussi dynamique « Y’a une fille qu’habite chez moi ». Difficile de rester indifférent devant tant d’amour ! Amour pour la chanson, problèmes de couple, souvenirs d’enfance sont à l’honneur avec une vision toujours bien personnelle. Les cuivres et instruments à cordes contribuent à dynamiser la salle « Porcelaine ». La monotonie des albums n’existe pas sur scène. La voix du chanteur, raconte, non sans implication « Dis lui oui » quelques histoires qui lui tiennent à cœur. Coup de cœur pour un artiste généreux. Alors chante (Spécial Bénabar !) le lui rend bien. En guise de dessert, quelques chansons supplémentaires « Majorette ». Seul au piano «Le vélo », « Je suis de celles » Bénabar contemple son beau gâteau offert par un festival qui porte dans son cœur l’artiste. Plus de deux heures de concert auront été nécessaires à l’artiste pour faire passer toutes ses émotions. Un concert des plus mémorables. On notera la prestation d’une fanfare montalbanaise et le partage d’un gâteau savoureux. Dégustation de choux, à la sortie de l’eurythmie, qui aura causé quelques embouteillages mais quoi qu’il arrive dans une bonne ambiance. Samedi 27 : Olivia Ruiz joue à la maison. (Fab°) Un grand pas en avant pour cette jeune fille : désormais en confiance, plus spontanée, elle chante en enchantant un public venu de loin. Une imagination débordante et des collaborations de qualité. Olivia Ruiz Le côté espagnol de la chanteuse ressort très souvent et l’on imagine aisément son caractère de feu « La fille du vent ». Parfois rock avec les cheveux en pleine figure, parfois douce et émouvante, les cheveux attachés. Sa posture et son déhanchement laissent rêveurs les hommes du premier rang. Certains n’hésitent pas à lancer quelques « Je t’aime » mais se font vite rembarrer par une artiste au franc parler. Elle pousse quelquefois le vice en se servant de quelques remarques entraînant ainsi quelques bons moments de rigolade. Sa spontanéité fait sa force et sa beauté naturelle hypnotise. Olivia ne renie pas son passé, au contraire, elle s’en sert pour écrire de belles chansons « J’traîne les pieds » tout en représentant ses plus anciennes « Qui sommes nous ». Sa voix est souvent douce « Vitrier » mais peut, d’une chanson à l’autre, exploser « J’aime pas l’amour ». Son caractère se fond parfaitement sur des titres emprunt de vitalité « Thérapie de groupe », d’énergie. On sent l’implication de Mathias Malzieu à chaque recoin : « La femme chocolat » avec son irrésistible imagination, une musique dans la continuité de « Monsters in love ». La touche personnelle d’Olivia « I need a child » séduira tous ceux qui adhèrent à la folie des Dionysos. Une bien belle dégustation qui met à coup sûr tous nos sens en éveil « Goûtez-moi ». En résumé, & remerciements… Le festival se termine et les souvenirs demeurent : de nombreuses découvertes (Syrano – à voir absolument -, Leopold s’affole, Fabien Martin, Bandini…) et exclusivités : les plus veinards auront croisé un bénabar déchaîné sous le chapiteau du Magic découverte pour un boeuf endiablé ! Félicitations au festival « Alors… Chante! » qui se voit de plus en plus fréquenté chaque année et qui doit faire face, tous les ans, à de nombreuses normes de sécurité. Merci pour la patience dont ont fait preuve les vigiles face à des journalistes et/ou professionnels souvent râleurs et pas assez coopératifs. Merci à l’organisation, Patricia Espana pour son travail et son souci de bien faire. Merci à OscarTramor et Haazheel pour les chroniques.